FINIS AFRICAE
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 〰 in a desert of despair

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Meave Alpert

Meave Alpert


› posts : 34
› inscription : 30/06/2013
› pseudo : Gendries / Noémie / Sarah's whore
› credits : Bombshell
› favourite things : Ferdinand, cuddling, apes, hiking, crumpets, saturn peaches, airports, storms

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MessageSujet: 〰 in a desert of despair   〰 in a desert of despair EmptyDim 30 Juin - 22:30




meave alpert


〈 Cause I'm looking like glass and he's looking like trash 〉
crédit ~ fuckyeahelizabetholsen / crédit ~ bastille


prénom(s): Elle s'appelle Meave, en hommage à Meave Leakey. Son grand-père et quelques autres personnes ont cependant l'habitude de la surnommer Eve.nom(s): Alpert, comme son père, Ethan Alpert. Il lui arrive parfois de se présenter sous le nom de Murray, qui est le nom de son grand-père.âge: vingt-quatre ansdate/lieu de naissance: Oxford, Angleterre, le 26 Avrilétudes/métier: Elle a mené des études d'anthropologie et d'archéologie, vocation qui se transmet de génération en génération dans la famille, mais à laquelle elle a dû renoncer il y a trois ans. Elle s'est alors tournée vers la primatologie, sans pour autant vraiment rompre avec la paléoanthropologie qui l'a toujours passionnée. Elle travaille actuellement au centre de réhabilitation des chimpanzés du parc, mais espère se frayer discrètement un chemin jusqu'à la fouille archéologique qui se déroule dans le domaine.statut: célibatairetraits de caractère: perdue, audacieuse, cynique, délicate, effrontée, téméraire, franche, loyale, dévouée, fouineusegroupe: avatar: elizabeth olsen


◖ lost into the wild ◗
Meave est terrifiée par tout ce qui relève du surnaturel. Donc pas de films d'horreur, pas d'escapades nocturnes, rien de rien. 〰 Elle a été élevée par son grand-père, ses parents, scientifiques, passant la majeure partie de leur temps à l'étranger avant de se faire tuer il y a seize ans. 〰 Elle a appris, seule, à maîtriser la langue du peuple San, avant de passer auprès de ce dernier neuf mois de sa vie. 〰 Il y a trois ans, elle a accidentellement endommagé des vestiges humains retrouvés par son équipe lors d'une fouille en Jordanie. Depuis, on l'a fortement encouragée à renoncer à tout espoir de carrière en tant que paléoanthropologue, et cela en dépit de l'intervention de son grand-père, Edwood Murray, pourtant très influent dans la communauté scientifique. 〰 Elle a « détourné » un jeune chimpanzé du parc, Ferdinand, qui manifeste des capacités intellectuelles remarquables et auquel elle s'est grandement attachée. 〰 Dian Fossey est son idole. 〰 Wonderwerk Cave est le site archéologique qu'elle rêve de voir de ses propres yeux. 〰 Elle ne réfléchit pas beaucoup avant d'agir. Et elle a tendance à se croire invincible, ce qui découle sur des conversations assez échauffées avec les personnes qui n'apprécient guère le parc, voire à des conflits ouverts avec les braconniers du coin. 〰 Elle a honte de l'admettre mais n'a guère d'expérience concernant ce qui relève des relations amoureuses et de ce qui va avec (oui, voilà, le sexe).  〰 Elle a été enceinte. Une fois. Personne ne le sait. Personne. 〰 Le seul objet qu'elle a amené avec elle au parc est un capteur de rêves qu'elle a confectionné pour la fête des mères il y a des années mais n'a jamais eu l'occasion d'offrir à sa génitrice. 〰 On la reconnait sur le camp à sa dégaine de pure laxiste : short, chapeau de paille, radio qui menace de tomber de sa poche arrière, fusil hypodermique dans le dos quand elle patrouille. Tout pour séduire. 〰 Elle a beaucoup voyagé ces trois dernières années. Elle est allée en Birmanie, au Rwanda, au Pérou, dans le désert du Kalahari et dans de nombreux autres lieux qui ne l'ont guère aidée à se trouver. 〰 Elle résout la misogynie à grands coups de crosse de fusil dans la mâchoire des concernés et s'en sort toujours sans s'attirer d'ennuis. 〰 Elle mange seule : se savoir observée en train de mastiquer l'insupporte alors elle préfère s'isoler au moment des repas. 〰 Il parait qu'elle parle dans son sommeil. 〰 Sa série préférée est Daktari mais elle n'a pas été suffisamment intelligente pour amener ses vieilles VHS de la série avec elle ici. 〰 Elle est extrêmement maladroite. Cette maladresse n'a rien d'anodin ni d'attendrissant, et survient essentiellement lorsqu'elle est soumise à une très grande pression, qu'elle fait l'objet d'un stress insurmontable, ou qu'une grande contrariété la ronge. C'est cette maladresse (entre autres choses) qui lui a valu l'anéantissement de sa carrière d'anthropologue avant même que cette dernière ne commence. Elle est donc immensément complexée et réagit très mal aux remarques concernant sa gaucherie maladive. 〰 Son grand-père étant assyriologue, la Mésopotamie est le seul domaine non paléolithique qui intéresse la jeune femme. 〰 Elle dessine beaucoup et a même un certain talent. L'exactitude des schémas anatomiques qu'elle joignait à ses examens à la fac lui permettait d'obtenir l'admiration de ses enseignants. 〰 Les êtres humains ne sont pas quelque chose que Meave apprécie réellement. Elle est un peu perdue quand il s'agit d'interagir avec ses congénères et a ainsi cherché refuge auprès des hommes morts, puis des animaux, qui ne l'ont jamais jugée. 〰 Elle maitrise quelques langues mortes dont le commun des mortels n'a jamais entendu parler. 〰 Elle est au camp depuis trois semaines et s'y sent déjà comme chez elle. 〰 Après ce qu'elle appelle la "débâcle de l'archéo", Meave a décidé de se replier vers une autre branche liée à l'anthropologie, à savoir la primatologie. Cela ne la passionne cependant pas autant que la paléoanthropologie. 〰 Son grand-père lui a dégotté un stage au British Museum auprès de l'équipe de conservation à son retour de Jordanie, dans l'espoir de lui faire remonter la pente. Cela a eu l'effet inverse, puisqu'elle s'est rendu compte à ce moment-là que la vie de terrain était finie pour elle. 〰 Elle prétend être au parc pour « étudier les comportements et organisations d'ordre social auprès des paninés dans le but de mettre au jour des comportements semblables chez les premiers homininés. » Il n'en est en fait rien puisque son seul but est de s'incruster sur la fouille archéologique. 〰 Elle a une obsession pour les cerfs-volants, même si elle n'en a en fait jamais fait voler un de toute son existence.


prénom/pseudo: gendries / noémiecomment as-tu découvert le forum: il a été fait pour moi, sissiton avis: il est parfait, sissicommentaire, dédicace: écrire ici


Dernière édition par Meave Alpert le Sam 17 Aoû - 21:42, édité 18 fois
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Meave Alpert

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MessageSujet: Re: 〰 in a desert of despair   〰 in a desert of despair EmptyDim 30 Juin - 22:30

◖ above the clouds ◗

Azraq Basin, Jordan

Meave n’arrivait pas à s’expliquer comment elle en était arrivée à se retrouver allongée sur ce lit de camp miteux, à moitié nue, à se faire presser avidement le sein par Nestor Wims comme s’il espérait parvenir à l’arracher de son corps. Cela faisait un peu moins de deux semaines qu’elle était là et sa volonté de bien faire avait peu à peu été entamée par les remarques qu’on lui avait adressées. Prude. Pucelle. Petite sainte-nitouche. Elle avait tout entendu, et ce parce que la seule chose qui l’intéressait était la découverte de vestiges préhistoriques. Cela l’avait blessée. Bien sûr que cela l’avait blessée. Qui étaient-ils pour humilier ainsi un membre de leur équipe ? Mais c’est là qu’elle avait compris. Elle n’était pas un membre de leur équipe. Elle savait qu’il n’était pas rare pour les femmes de faire l’objet de remarques ou d’humiliations diverses. La distance, la lassitude, l’infériorité numérique, tout justifiait ce genre de comportement. Mais aucune des deux autres femmes présentes n’avait jusqu’ici subi quoi que ce soit. Parce qu’elles faisaient partie de l’équipe, contrairement à elle, qu’on avait greffée au groupe à la demande du vénérable Dr Murray.
Nestor lui avait fait quelques avances, une fois ou deux, les premiers jours. Elle avait résisté treize jours avant que les quolibets fassent leur effet. Meave Alpert n’avait pas eu énormément de relations sexuelles dans sa vie. C’était quelque chose qui le mettait mal à l’aise pour une raison qu’elle ignorait. Mais elle s’était dit que rendre visite au chef de chantier serait le meilleur moyen de tous les faire taire. De reprendre le travail sereinement. De se faire une place dans un monde un peu cruel. C’est donc le quatorzième soir qu’elle se rendit dans la tente de Nestor, et il n’est guère besoin de préciser qu’il ne lui fallut mobiliser que peu d’arguments avant de se retrouver nue sur le lit du chef.
Elle essaya de ne pas penser au fait qu’elle n’avait pas couché avec quelqu’un depuis quatorze mois, et qu’elle allait souffrir s’il se montrait aussi délicat avec le bas de son corps qu’avec sa poitrine qui rêvait d’échapper à l’étreinte de ses mains avides. Elle gouta ses lèvres, referma ses dents sur la peau de son cou, et se dit que tout se passerait bien. Ses mains glissèrent jusqu’au bas de son ventre pour le débarrasser de l’ultime vêtement qui les séparait l’un de l’autre, et un éclair de lucidité la traversa alors qu’il retirait complètement son caleçon.
- Nestor. Chef. Chef ! Préservatif ?
Il sembla contrarié. Contrarié d’être interrompu en pleins préliminaires. Contrarié d’entendre sa voix timide se manifester alors qu’il rêvait de la faire taire. Contrarié qu’elle ait pensé à ce détail fort problématique. Nestor Wims voulait tirer son coup ce soir, et Nestor Wims tirerait son coup ce soir, avec ou sans capote. Mais l’expression préoccupée de la gamine lui fit comprendre bien vite que la tâche allait s’avérer plus ardue que prévu maintenant qu’elle avait pensé à ça.
Elle voyait dans son regard qu’il s’efforçait de rester calme et tendre alors qu’elle sentait ses doigts se refermer douloureusement sur ses hanches. Il posa son front contre le sien, comme s’ils se connaissaient depuis des années, comme si un lien quelconque les unissait, comme s’il tenait à elle, et elle résista tant bien que mal à l’envie de s’enfuir. Il lui murmura des paroles qui se voulaient rassurantes, convaincantes, persuasives, et elle résista là encore. Elle résista, se raccrocha à l’idée qu’elle faisait ça pour être intégrée à l’équipe, pas pour risquer de tomber enceinte. Car elle savait qu’il n’y avait pas d’accès à la pilule du lendemain en plein milieu d’un désert jordanien. Elle savait qu’elle ne pourrait pas même se procurer un test de grossesse pour se rassurer, si elle cédait. Mais lui s’en fichait. Et il susurrait tout un tas de choses dans son oreille, son souffle chaud lui donnant la chair de poule, ce qu’il interpréta comme un bon signe quand c’en était un mauvais. Elle se sentait mal, complètement exposée ainsi alors que tout semblant d’envie s’était évaporé. Il s’obstina, s’obstina, s’obstina, refusant de renoncer à un morceau de viande ferme et appétissant qui s’était ainsi offert à lui, lui murmurant tout un tas de mots rassurants, réconfortants, des tas de promesse qu’elle écoutait à peine et qui la menèrent à sa perte. Car elle céda. Et les deux mois qui suivirent furent les plus angoissants de toute son existence. Jusqu’au jour où tout bascula.



La chaleur était étouffante et le sable s’immisçait partout, transformant la tâche vitale de respirer en un véritable calvaire. Meave avait beau être réfugiée sous la tente commune aux trois uniques femmes de la fouille, elle n’en manquait pas moins de s’étouffer à chaque inspiration qu’elle prenait. Cela faisait plus deux mois qu’ils étaient là, et la jeune femme n’avait jusqu’ici pas servi à grand chose, si ce n’est déblayer le terrain pour permettre à ces gens bizarres de baver devant leurs silex taillés. Elle se sentait terriblement mal depuis quelques jours, à cumuler vertiges et nausées, et la chaleur écrasante ne contribuait guère à améliorer la situation. Et surtout, surtout, elle se sentait seule. C’était sa première fouille archéologique sans son grand-père, et jusqu’à présent cela lui avait plutôt pourri la vie.
Elle s’apprêtait à aller faire un tour sur le chantier, histoire de prendre des nouvelles et voir si elle pouvait se rendre utile, lorsque Bill surgit dans la tente tel une fusée. Elle tenta de le regarder sans vaciller, les maux de tête étant revenus au galop au moment où elle s’était levée de sa chaise, et lui lança un haussement de sourcil interrogateur auquel il répondit par un sourire radieux.
- Prête à reprendre du service ? s’enquit-il, tout enjoué.
- Vous avez trouvé quelque chose ?
- Nous avons trouvé quelqu’un, rétorqua-t-il, scrutant la réaction de la jeune femme dont les nausées disparurent soudainement.
Elle le bouscula en se précipitant hors de la tente, attrapant au passage ses vieux outils fournis par son grand-père. Ce seraient eux qui mettraient au jour ces fichus ossements. Elle galopa presque jusqu’au champ de fouille, toute ragaillardie, avant de s’agenouiller en face de Nestor, qui observait avec circonspection ce qui ressemblait à une mandibule. Elle jubilait et tout le monde tournait autour d’elle, la bombardant de questions.
- C’est quoi ?
- Un corps, crétin.
- Quelle espèce, débile ?
- Tu crois que je peux te dire ça à partir de trois dents, peut-être ? éructa-t-elle en sentant la colère monter en elle.
Elle se tourna à contrecoeur vers Nestor, qu’elle avait pris soin d’ignorer jusqu’ici, mais s’appliqua à ne pas croiser son regard.
- De quand datent les bifaces que vous avez trouvés ?
- 30 000 BP, à peu près.
- Bon, alors tout le monde se calme et me laisse respirer, nous n’avons pas mis la main sur un ergaster égaré, messieurs. Je vous présente Monsieur sapiens.
- Tu es sûre ? demanda le chef de chantier, visiblement contrarié.
- Je ne peux être sûre de rien aussi vite, Nestor, répondit-elle sèchement.
Bien que personne ne semblât vraiment comprendre ce qu’elle disait, tout le monde arbora soudainement une expression déçue voire dépitée, comme si trouver un crâne parfaitement conservé dans un milieu aussi peu propice n’avait rien d’extraordinaire. Meave n’y prêta pas garde. Tout comme elle ignora son estomac qui la malmenait à nouveau, et tout comme elle ignora la chaleur qui l’oppressait. Elle attrapa sa truelle et se mit au travail. Tout le monde l’observait et elle sentait ses mains devenir moites. Sa vision commençait à se troubler alors elle demanda de l’eau qui mit beaucoup de temps à lui parvenir. Elle se ressaisit, ignora la demi douzaine de paires d’yeux qui étaient fixés sur elle, et poursuivit sa tâche au pinceau, révélant progressivement un crâne très mignon, à son goût. Elle n’y toucha pas pour le moment, et se mit à fouiller avec de grandes précautions les alentours dans l’espoir de trouver le reste du corps. Olga arriva peu après, et se mit elle aussi à déblayer la zone, en suivant la quadrillage que Meave avait eu la présence d’esprit d’établir. Nestor ne bougeait pas, et se fichait apparemment grandement de gêner la petite blonde qui n’osait même plus le regarder. Elle le contourna, truelle à la main, regard féroce rivé sur le sol pour éviter de devenir malpolie, et sentit quelque chose retenir son pied tandis qu’elle se penchait par dessus ses trouvailles. Son corps bascula en avant, un peu trop brusquement pour qu’elle pût réagir comme il se devait, et elle s’écrasa sur le sol, sa truelle se plantant avec voracité dans l’os fragile du crâne que son corps avait épargné de justesse. Sa cheville la faisait souffrir mais elle se releva instantanément, horrifiée, pour constater les dégâts. Elle avait trébuché sur une ficelle de démarcation, et cela avait suffit à entravé sa route et à la propulser sur le sol. Tout le monde la regardait, hébété, visiblement incapable de se souvenir de la procédure à suivre lorsque quelqu’un saccage un chantier. Elle n’attendit pas de savoir ce qu’ils allaient faire. Elle fonça sur Nestor, lui déroba son téléphone - le seul et unique téléphone du campement - et s’enfuit en boitillant, ses doigts composant hâtivement le numéro d’Edwood Murray.
Elle ne remit plus jamais les pieds sur un site archéologique.


Dernière édition par Meave Alpert le Lun 1 Juil - 20:42, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: 〰 in a desert of despair   〰 in a desert of despair EmptyDim 30 Juin - 22:31

C’était l’après-midi. Le tout début d’après-midi, au moment où le soleil tape fort, fort, fort et où tous les félins se prélassent telles de carpettes à l’ombre d’un arbre. La Jeep se frayait aisément un chemin entre les broussailles et Meave laissant pendre sa main à travers la vitre ouverte dans l’espoir de capter un brin d’air.
- Admets quand même que ça pue comme nom. Ferdinand. Beurk. T’en penses quoi, toi ? lança-t-elle au chimpanzé assis sur le siège passager, occupé à collecter le fond de miel qu’il restait dans son bocal tandis que le chapeau de paille de Meave, que cette dernière lui avait déposé sur la tête, menaçait de choir.
L’animal se montra tout à fait indifférent à la question de la jeune femme, qui ne lui en tint pas rigueur. Elle savait que c’était mal. Ce petit ne s’intègrerait jamais si elle continuait à lui imposer un contact humain aussi accru. Mais il avait besoin d’elle. C’était lui qui l’avait choisie. Lui qui l’avait laissée le soigner quand ils l’avaient amené au camp deux semaines auparavant, tout terrifié et maigre et seul. Elle avait le droit de prendre soin de lui. Il avait besoin d’elle.
Les lions faisaient leur sieste au loin, elle les voyait et les enviait quelque peu. Mais ils n’étaient pas seuls. Meave attrapa le registre qui trônait sur le tableau de bord et examina la liste avec attention. Personne n’avait rien à faire ici aujourd’hui, et pourtant il y avait bel et bien deux 4x4 dotés d’une remorque qui polluaient le paysage, à une centaine de mètres des félins. La jeune femme eut une soudaine envie de meurtre et, toujours sans ralentir, elle s’empara du fusil hypodermique qu’on lui avait confié. Il était réservé aux gros animaux mais elle se fichait bien des conséquences que cela pouvait avoir de plomber l’arrière-train de braconniers avec. Il y avait une nouvelle mode, depuis quelques temps. La viande de lion faisait fureur. Et elle comptait désormais laisser sa propre fureur s’exprimer.
Elle arrêta la voiture à une certaine distance, suffisamment loin pour que personne ne la vît hisser Ferdinand sur la banquette arrière et le recouvrir d’un vieux plaid avant de sortir, furax, et foncer vers les intrus. Elle en compta cinq et constata avec soulagement qu’ils venaient juste d’arriver et que seulement deux étaient armés. Sa maladresse ne se manifesta pas lorsqu’elle chargea l’arme, visa tout en marchant, et tira une fléchette tranquillisante qui alla se ficher dans la nuque de sa cible. Cible qui s’effondra, attirant les regards de ses compagnons. Elle était à moins de dix mètres du braconnier le plus proche et ne ralentit pas la cadence, empoignant son fusil par le canon pour abattre la crosse sur son crâne, telle une batte de baseball. L’élément de surprise n’était plus là, cependant, et elle parvint seulement à endommager la mâchoire de l’homme qui riposta en écrasant le dos de sa main contre le visage de Meave dont la lèvre s’ouvrit sous le choc.
Désormais hors d’elle, elle empoigna à nouveau son fusil, prête à tirer, tout en se redressant, pour constater avec dépit qu’elle était cernée et bien cernée. Elle se voyait mal dégainer sa radio pour appeler du renfort, radio qui de toute façon se dorait la pilule dans la voiture qui se trouvait à cinquante mètres. Elle n’avait pas d’autre choix que de se raccrocher à son ridicule fusil et aux deux seringues qui lui restait.
- On va peut-être pouvoir se calmer, maintenant ? demanda le petit gaillard qui se trouvait face à elle.
Il avait les traits tendus comme s’il craignait pour sa vie, et Meave se dit que c’était sans doute le cas. Il tenta un pas vers elle et elle pointa le canon de son arme vers sa poitrine.
- Stop. J’ai dit stop, articula-t-elle lorsqu’elle vit qu’il avançait toujours. Une dose de mon machin peut assommer un lion. Un lion ça fait 200kg. Navrée de vous l’apprendre, mais vous faites pas le poids.
Elle savait qu’elle avait peu de chance de les dissuader, mais elle n’avait pas franchement d’autre alternative. Elle avait foncé, tête baissée, et voilà que deux armes étaient braquées sur elle, et quelque chose lui disait que ces armes-là ne se contenteraient pas de la plonger dans un doux sommeil. Elle était stupide. Et ici, elle n’avait pas de papi influent capable de lui sauver les fesses. C’était pour ça qu’elle était là, après tout. Pour ne plus dépendre d’Edwood. Pour devenir autonome, indépendante, et montrer à tout le monde qu’elle n’était pas uniquement la petite fille d’Edwood Murray, mais qu’elle était Meave Alpert.
- Alors je vous suggère de vous calmer et tout se passera bien. Vous lâchez vos armes, vous repartez, et vous ne vous approchez plus jamais des animaux. Sinon vous goûtez à mes petites seringues et qui sait, avec un peu de chance vous ne vous réveillerez jamais.
Meave aurait aimé pouvoir se vanter d’être à l’origine du déguerpissement qui s’ensuivit, mais elle se rendit à l’évidence lorsqu’elle entendit le moteur d’un autre véhicule s’approcher. Elle ne se montra pas rassurée pour autant et brandit à nouveau son arme pour la pointer cette fois-ci sur le nouvel arrivant. Qui n’était autre qu’Abram Welsch. Et qu’elle s’empressa d’éviter. Il lui fallut moins de dix secondes pour parcourir la distance qui la séparait de sa Jeep, et elle en avait ouvert la portière lorsqu’il la rattrapa.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
- Ma présence ici te choque plus que celle de braconniers ? Flatteur, rétorqua-t-elle, acerbe.
- Ça va ? s’enquit-il en observant sa lèvre sanguinolente et le bleu qui commençait à éclore sur la zone inférieure de son visage.
- À merveille. Pense à veiller sur tes lions de temps en temps.
Elle grimpa derrière le volant et ferma la portière, et lui prit appui sur la fenêtre ouverte pour l’empêcher de partir, glissant sa tête à l’intérieur.
- C’est quoi ça ? demanda-t-il en désignant le bocal vide qui gisait sur le siège d’à côté.
- Un pot en verre.
Elle se félicita d’avoir dissimulé le chimpanzé, mais pas pour longtemps, car bien qu’il ne pouvait être vu, il pouvait néanmoins être entendu. Et après quinze minutes passées sous un plaid par une chaleur étouffante, il n’était pas étonnant que quelques plaintes s’échappent de la bouche de l’animal.
- Meave, tu as quoi là ?
Elle ne répondit pas, démarra, et mit le plus de distance possible entre elle et Abram avant de laisser Ferdinand se remettre à côté d’elle.
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